Biographie

Bernard de Montréal

L'AUTEUR EN BREF:

Bernard de Montréal, auteur, percipient et conférencier, enseigna une psychologie évolutionnaire pour l‘homme nouveau pendant presque trois décennies. Ses enseignements fondamentaux nous ont aussi été transmis sous forme de milliers de conférences enregistrées et filmées.   

Bernard de Montréal est né le 26 juillet 1939 à Montréal (Canada), de mère francophone et de père anglophone. Il évolue dans le contexte modeste et pieux du Québec de l’après-guerre, où il reçoit une formation classique dispensée par la Congrégation de Ste-Croix. Fort indépendant d’esprit et soucieux de côtoyer un environnement laïc, il choisit dès lors de poursuivre des études universitaires en anthropologie aux Etats-Unis, à l’université d’Albuquerque (Nouveau-Mexique).

Bernard de Montréal est l’auteur de trois œuvres fondamentales intitulées La Genèse du Réel (1988), Dialogue avec L’invisible (1997) et Beyond the Mind (Par-delà le Mental) (1998). Il fut l’initiateur d’un courant de pensée qu’il qualifia de Psychologie Évolutionnaire (à ne pas confondre avec la Psychologie Evolutionniste, extension de la science cognitive relevant des théories sociobiologiques de l’évolution naturelle.) Il donna plus de 1700 conférences enregistrées et accorda de nombreux entretiens filmés sur une période de 26 ans (1977-2003), de l’âge de trente-huit ans jusqu’à son dernier souffle, à l’âge de soixante-quatre ans. Les milliers d’entretiens et conférences, dont plusieurs furent filmées, témoignent de la volonté, de la forte personnalité et de l’indéniable charisme de cet homme, qui a su tenir son public en haleine pendant un quart de siècle, avant de s’éteindre prématurément. Son mode d’interaction avec le public ainsi que le rythme et l’intensité de son débit font de lui un personnage étonnant. Son expérience singulière et son œuvre révèlent un esprit créateur et percipient, qui jamais n'entreprit une ascèse spirituelle. Selon de nombreux témoignages, cet éveilleur de conscience et médecin de l’âme savait assouvir les souffrances d'individus atteints de troubles d’ordre soit psychique, psychologique, émotif, voire paranormal. Sa compréhension et son expérience uniques lui permirent de venir en aide à des milliers d’individus, pour confronter les malheurs de la vie par la transmission d'une compréhension des mécanismes internes du mental, de l'âme et de leurs composantes psychiques.

Bernard de Montréal associa cette source de savoir à une expérience survenue en 1969, à sa résidence d’Albuquerque, à l’âge de 30 ans. Suite à cette expérience, sa vie se transforme, l’auteur se voyant contraint d’abandonner les études en raison d’une mémoire désormais défaillante et d’un nouvel état d’esprit. Au fil du temps, des facultés psychiques s'éveilleront en lui. Il deviendra réceptif à un flux d’informations non sollicitées qu’il trouve difficile à maîtriser. Pendant ces années d’adaptation, l’auteur s’insurge contre cet état de profond déséquilibre, de souffrance et d’épuisement, menant une lutte interne acharnée vers une éventuelle maîtrise de soi et le regain d’une vie quasi normale, facilitée par le soutien et l'amour de son épouse Pierrette.

Sa victoire interne contre les effets de cet irrémédiable revers de conscience, l’incita enfin à ne plus simplement subir ces états. Dès 1977, il décide de mettre cette source de « connaissance infuse » et relativement intégrée à l’épreuve, selon ses termes. Il s’y confronte dans un contexte public, débutant ainsi sa carrière de conférencier et d’auteur, qu’il mènera jusqu’à son décès. Cette perception accrue lui permettra de traiter une multitude de sujets, en interrogeant, par canalisation consciente, la source « pré-personnelle » qui l’animait, sous forme de télépsychie.Cet état l’incitera à s’aventurer fréquemment bien au-delà de sa sphère de connaissance, qu’il s’agisse de métapsychie, de métaphysique, de parapsychologie et de physique quantique.

Il qualifiera cette expérience, survenue au Nouveau-Mexique, de « dépersonnalisation » de sa pensée, processus long et douloureux, d’une pensée devenue pré-personnelle, c’est-à-dire "égoïquement" détachée de sa personne. L’aspect novateur de cette pensée phare et la constance des principes fondamentaux de son enseignement captivèrent l'intérêt de nombreuses personnes. Son expression était invariable et directe, colorée et à la fois distincte du conférencier mais sujette à sa conscience, à son regard critique. L’esprit critique de ce clairaudient est sans doute ce qui le distingue davantage par rapport à de nombreux individus reconnus à titre de « canals » ou « channelers », selon le terme bien répandu.   Or, ce dernier exprimait un détachement singulier par rapport au contenu de ses conférences, fruit, disait-il, de sa « condition », d’où il semblait pouvoir capter une source infinie de savoir et d’information.

Dès lors, Bernard de Montréal qualifiera sa condition d’ «état de fusion »  permanent et constant, relié à un « niveau mental d’où émane la pensée libre ». Il ne recouvrera jamais pleinement la mémoire, et accèdera à des niveaux d'information qui, disait-il, en viendraient à caractériser l'«homme nouveau». Il évoque d’ailleurs cet évènement déterminant de sa vie sans complexe dans son introduction à La Genèse du Réel:

«Les études supramentales ont vu le jour en 1969, alors que la lumière de l'intelligence cosmique descendit sur terre pour instruire objectivement l'homme des lois de la vie et de l'univers. Fort de cette énergie nouvelle qui lui permit de reconnaître enfin son lien vital avec la conscience universelle, prospective et instructive, l'homme a pu comprendre le mensonge cosmique dont il était victime depuis des millénaires, dévoilant les mystères de l'inconnu en répondant de manière définitive aux questions de l'existence. »

En qualité d’amanuensis, il canalisait également une forme d’écriture automatique dictée de cette même source mentale, tout en demeurant en éveil de conscience. Il fit fréquemment usage de ce mode de transmission singulière , à l’aide d’une craie sur tableau, mise à sa disposition ou encore d’un stylo, pour capter une information canalisée sous forme de gribouillis illisibles. Ce mode fréquent de communication, lors de conférences publiques et de discussions privées, devint un aspect familier et distinct de cette personnalité, jusqu'au moment de son décès. La disponibilité de cette source interne se fit permanente, lui étant accessible, disait-il, à tout moment.

Bernard de Montréal et son époque

La perception et l’expression de Bernard de Montréal sont associées au climat social de son Québec natal et au milieu canadien-français. La « Révolution tranquille », que l’on qualifie aussi d’« âge de la parole » et qui agite le Québec dès les années '60, symbolise l’émergence d’une pensée libre et plus individualisée pour cette province à majorité francophone et catholique. Cet éveil à la pensée laïque et critique, à l’issue de la guerre et de ses remous économiques et sociaux, par l’irruption d’une délocalisation de la pensée vers le monde, incite les Québécois à oser aborder les mystères de la spiritualité et des religions. Cet élan insuffle dès lors l’intérêt pour la discussion et les colloques indépendants. Cet esprit inquisiteur et ce goût du dialogue vers un projet de « société  idéale » se dénouent alors sur fond de révolte contre le monopole du clergé sur les questions d’ordre moral et spirituel. La censure littéraire et idéologique ciblait en effet le débat des idée et entre autres, la philosophie qui, selon les termes de l’époque, éloignaient de Dieu. Alors que l’anticléricalisme des années '60 battait son plein, un intérêt prononcé pour les questions d’ordre métaphysique se profilait au Québec. La tendance répressive et généralisée en matière de pensée, cédera ainsi graduellement à un climat social réceptif aux propos de l’auteur.

Bernard de Montréal sera l’invité fréquent de l’émission télévisée   Esotérisme Expérimental, principale diffusion canadienne francophone de l'époque dédiée à la documentation de phénomènes paranormaux et inexpliqués. Cette plate-forme lui permet d’exprimer une vision distincte sur des thèmes de l’air du temps, portant sur l’ésotérisme et le p aranormal, lui valant une place privilégiée dans le domaine de l’ésotérisme. De fait, l’Amérique des années '70 et '80 est alors fascinée par la médiatisation des phénomènes OVNI rapportés par la population dans divers états américains et provinces canadiennes. Il commente divers sujets controversés, dont le phénomène OVNI (malgré sa réticence à être associé au mouvement ufologue) et le développement psychique de l’être, aux prises avec les réalités sous-jacentes et tabou de la société contemporaine. En dépit de sa réserve à aborder ces thèmes, il devient une référence incontournable pour la compréhension de ce phénomène demeuré tabou.

Enfin, son enseignement influença une génération de Québécois en soif de réponses. Sa pensée trouva une application pragmatique par la formulation de concepts métaphysiques, pertinents à la compréhension des maux contemporains. Or, le ton impersonnel de ses ouvrages ne peut transmettre l’ampleur de son engagement personnel envers le public. Bernard de Montréal éprouvait une affection véritable pour ce public, sensible à leurs souffrances et combats. Et le public le lui rendait bien, par le contact soutenu et chaleureux qu’il entretenait avec l’auteur, au fil des ans, lors de ses nombreuses conférences, où l’on venait le saluer et le remercier pour un tel ou tel discours prononcé et ayant contribué à relever quiconque d’un défi existentiel, où la vie ne tenait parfois qu’à un fil Les questions profondes, les questions de fond, portant tant sur la nature de la vie que de la mort y étaient adressées, autant de sujets demeurés tabous et problématiques en société car marginalisants et aux définitions non concluantes pour les disciplines que sont la psychiatrie, la psychanalyse, la psychologie, la parapsychologie et la neuroscience.

 Bernard de Montréal refusa plusieurs invitations à l’étranger, préférant travailler dans son Québec natal. La dernière conférence de l’auteur eut lieu à Montréal le 3 octobre 2003. Dans les jours qui suivirent, il livra son dernier combat contre le cancer, avant de s’éteindre le 14 octobre, 2003. Il laissait dans le deuil son épouse Pierrette, sa fille Christine, leur amie de toujours, Madame Elizabeth Winton et ceux qui, de près ou de loin, suivaient sa pensée.